A propos

L’Union Musicale, créée en 1880, est la plus ancienne association villefranchoise. Elle a pour but de favoriser l’accès à la musique au plus grand nombre mais aussi de permettre la pratique en groupe. Composée d’un orchestre d’harmonie et d’une chorale, elle propose également au sein de son école de musique des cours de formation instrumentale et de chant choral.

Historique

Origines

En 1880 existaient à Villefranche deux sociétés de musique. Pour une raison certainement primordiale (effectif ou autre), elles décidèrent de fusionner pour former l’Union Musicale.
L’Union Musicale est donc très certainement l’association culturelle la plus ancienne de notre cité. Antérieure aux lois de 1901 sur les associations !

De 1910 à 1920

Un manque d’archives nous prive des détails de la vie de la société jusqu’en 1920.
Autour des années 1910 et pendant presque dix ans, naît une école de musique et de chant, société orphéonique, baptisée “Les Troubadours Villefranchois”. Cette société indépendante était forte d’une soixantaine de musiciens.
L’Union Musicale et les Troubadours Villefranchois collaboraient lors de concerts.

Entre deux guerres

L’activité de l’Union Musicale est, bien entendu, mise en sommeil durant le conflit de 1914 - 1918.

De 1922 à 1932, Olympe Dupas dirige la société. Compositeur, il crée “Feuilles d’automne”, une œuvre magnifique qui sera reprise par de grands musiciens, ainsi que “La Villefranchoise”.

Un nouveau chef, Monsieur Taquet, est nommé en 1932. Une affaire importante l’obligera à démissionner et à quitter son poste en 1934.

Le problème de son remplacement se pose. Le conseil d’administration est confronté à une décision importante. René Raynal, jeune musicien talentueux, qui a dirigé quelques fois la société est mis en concurrence pour ce poste de directeur avec Monsieur Trossevin, originaire de Nîmes. A l’issue d’un vote, c’est Monsieur Trossevin qui est choisi, René Raynal étant jugé trop jeune.

Des désaccords persistent et une mésentente s’installe. René Raynal, dèçu, crée alors, avec quelques amis, “La Symphonie”. Ce groupe éphémère, composé de huit à dix instrumentistes à vent avec violon et violoncelle, disparaîtra un an plus tard. En effet, tout rentre dans l’ordre et les musiciens reprennent leur place dans la société.

Une figure marquante de cette époque est Monsieur Pascal, qui fut maire de Villefranche et qui présida le société de 1928 à 1945.

Durant cette période, les chefs qui se sont succédés on formé de nombreux et d’excellents musiciens. Certains étaient encore au pupitre récemment. Il faut dire aussi que l’armée aidait beaucoup, car ceux qui pouvaient effectuer leur service militaire dans une garnison où existait une harmonie en ressortaient avec un excellent niveau.

Après 1945

Mai 1945. L’armistice est signé. La vie reprend peu à peu normalement dans les villes et les villages.

A Villefranche, les associations tout doucement refont surface. L’Union Musicale avec une nouvelle équipe dirigeante se remet au travail. L’effectif, pas très important au début mais solide musicalement, comprend les anciens renforcés par une équipe de jeunes, prêts à faire valoir leur talent pour être admis à la société. Il faut dire que ce groupe de jeunes musiciens se réunissait “clandestinement” pour répéter et donner des soirées qu’ils agrémentaient de sketches de leur composition. Ils étaient donc aptes à intégrer les rangs de l’Union Musicale.

Les répétitions se déroulèrent tout d’abord dans la salle des Pas Perdus du Théâtre Municipal. Au bout d’un certain temps, les services municipaux octroyèrent la salle de Nevers, place de la Liberté. Il y avait deux répétitions par semaine et le programme établi était travaillé avec beaucoup de sérieux.

A cette époque, certaines villes organisaient des concours d’harmonies, un spectacle très apprécié du public. L’Union Musicale de Villefranche participa à plusieurs d’entre eux, se classant toujours en très bonne place. A Montpellier par exemple, elle obtint le Premier Prix devant un grand nombre de formations venues de toute la France. Elle donnait également des concerts au Théâtre, ainsi que sous le kiosque de la Place du Saint Jean.

Après six années de guerre, la population désirait retrouver l’ambiance de fête. La musique était l’occasion de sortir de cette torpeur. Le président et son équipe eurent alors une idée géniale : organiser le Bal de la Saint Sylvestre. Sitôt dit, sitôt fait !
Le soir venu, au Théâtre, deux orchestres se relayaient et se répondaient sur deux scènes se faisant face. D’un côté le bal champêtre, de l’autre ce qu’on appellerait aujourd’hui le bal “techno”.

Pendant six ans, ces nuits du Premier de l’An connurent un succès sans précédent. Le Théâtre était plein à craquer et l’ambiance extraordinaire ! Le champagne coulait à flot toute la nuit sur les tables qu’on avait du mal à approcher tant les danseurs étaient nombreux.
Ces soirées avaient tellement de succès que d’autres associations souhaitèrent à leur tour organiser le réveillon. Devant cette situation, la municipalité décida d’organiser elle-même ces bals de fin d’année. Mais ce ne fut plus la même ambiance.

Après la guerre de 1945, les répétitions avaient lieu dans la Maison à la Tour située Place Bernard Lhez. A cette époque-là et pour diverses raisons, la municipalité nous demandait fréquemment de déménager : c’était un changement incessant de salle de répétition. Si bien qu’en quelques années nous sommes passés de la Gendarmerie (l’actuelle Maison des Sociétés) à la Prison (emplacement de la sous-préfecture) puis à l’Hôtel Dieu (détruit depuis, le centre de la Sécurité Sociale y a été aménagé).
Après une halte à l’École de Nevers (Maternelle Haute Guyenne), nous sommes redescendus place de la Mairie (de nos jours place Bernard Lhez) où nous avons successivement occupé deux salles. La première où se trouvent les services techniques municipaux, et enfin tout près de là cette Maison à la Tour. Je vous passe le travail que cela donnait : transport de tout le matériel, transfert des archives, installation…

En 1974 la municipalité décide d’acheter le Tribunal. Après une année d’importants travaux, tous les services municipaux sont transférés dans ce bel édifice qui abrite aujourd’hui la Mairie. Pendant cette période de travaux, le président de l’Union Musicale s’empresse d’envoyer une lettre à Monsieur le Maire, lui expliquant une situation tout à fait instable et lui demandant de réserver, après le transfert, une grande salle et de préférence la Salle de réception. Plusieurs mois se passent et, un jour, le président est convoqué dans le bureau du Maire qui lui annonce la mise à disposition pour l’Union Musicale de la Salle d’Honneur de l’ancienne mairie. Il profite de l’occasion pour lui demander une salle supplémentaire pour les archives à l’étage supérieur, dans l’ancien appartement du concierge. Plusieurs salles seront attribuées et aménagées un peu plus tard.
Enfin dans nos murs et en possession d’un outil de travail digne de ce nom !!! La première Assemblée Générale s’y déroula en 1975. Un important projet allait naître : structurer et développer l’École de Musique.

Historique : Marcel Baduel

Ancien Président de l’Union Musicale